Grégory Gaugy 11 avril 2019

Aujourd’hui, nous avons déjà tous entendu parler de l’Intelligence Artificielle (IA), mais savons-nous réellement ce qu’elle est et ce qu’elle peut faire ? Doit-on vraiment s’inquiéter pour notre emploi ? Et où la France en est-elle dans ce domaine ? Ce sont à toutes ces questions pour lesquelles les différents intervenants vont tenter d’apporter des réponses.

Le Sommet Start-up & Innovation, quézaco ?

À l’origine, le sommet des start-ups est organisé pour capitaliser sur les réussites de la French Tech, tirer des enseignements des bonnes pratiques étrangères, identifier les nouveaux territoires des licornes, et offrir un tremplin à 5 jeunes entreprises.

Le sommet des Startups c’est :

  • 3 éditions à Paris (2016,2017,2018)
  • 2 éditions à Lille (2017,2018)
  • 1 édition à Toulouse (2018)
  • 1 édition à Lyon (2018)

Ce que nous avons retenu !

L’avancée de l’IA

Les problèmes des Fake Data (ou Fake News) ont été abordés à plusieurs reprises. La guerre des Fake News fait souvent rage sur les réseaux sociaux essentiellement autour des élections politiques. Des comptes Facebook sont supprimés comme des publications sur Twitter, mais cela ne suffit pas. En effet nous avons tendance à accorder plus de légitimité à quelque chose que nous avons vu en vidéo, mais malheureusement, même les montages vidéo sont de plus en plus réalistes. « A l’avenir, le réflexe de se dire : je crois telle information parce que je l’ai vue en vidéo, devrait décroître, on l’espère » estime David Chavalarias, directeur de l’institut de systèmes complexes du CNRS. Pour faire suite à ce discours, Patricia Georgiou nous a présenté Jigsaw, un Think tank de Google, orienté sur la protection des élections, la protection des conversations et la prévention anti-terroriste.

Si c’est subtil pour un humain, c’est compliqué pour une machine

Dans la prévention anti-terroriste nous avons également eu le droit à l’intervention du Dr. Irit Idan, vice-président exécutif pour la R&D de Rafael Advanced Defense Systems Ltd. Elle nous a parlé de l’avancée de l’IA sur les armes autonomes. Elle insiste sur l’idée de faire travailler l’IA et l’Humain main dans la main. L’idée de se retrouver avec un Terminator ne tente personne, et elle le redit en précisant « Il ne faudra plus parler de l’homme dans le tank mais de l’homme avec le tank ».

L’Homme doit toujours rester dans la boucle

Il ne faut pas oublier que l’objectif de l’IA est d’être un outil au service de l’homme. « Elle ne sera jamais médecin » précise la table ronde autour de Bernard Nordlinger, Membre de l’académie Nationale de Médecine, c’est une méthode dans laquelle il faut avoir confiance.

L’IA n’existe pas

C’est autour de cette phrase que la matinée est conclue par Luc Julia, cocréateur de Siri. Cet amateur de punchlines nous rappelle que l’IA n’est pas vraiment intelligente, il s’agit plutôt d’Interprétation Algorithmique. De plus, une IA comme Alpha Go nécessite 440kWh pour être champion de go là ou le cerveau humain utilise 20Wh pour exploiter son potentiel.

La France et l’IA

Avec Jean-François Copé en ouverture et Mounir Mahjoubi en fermeture, nous avons forcément abordé les questions politiques et sociétales de l’IA en France. Le premier est surpris que l’Europe n’ait pas anticipé l’IA et l’explique dans son livre coécrit avec Laurent Alexandre, cofondateur de Doctissimo. Il tente également de nous rassurer quant à nos emplois en expliquant que, comme avec l’invention de l’imprimerie, il y aura une transformation de nos emplois ! Ce qui ne veut donc pas dire que nous finirons tous au chômage.

Les GAFAM aux États-Unis, les BATX en Chine et en Europe… rien

Mounir Mahjoubi, ex-secrétaire d’état du numérique et candidat à la mairie de Paris, va ensuite tenter de répondre aux questions de Renaud Champion, directeur des Nouvelles intelligence de l’EM Lyon, sur ce que la France est prête à faire pour l’IA, et surtout sur ce qu’elle a fait depuis le Rapport Villani de Mars 2018.

La France veut s’appuyer sur 3 piliers : Incarnation de la parole énonçant que la France va devenir un champion de l’IA, diffusion de l’IA et de ce que la France sait déjà faire, et l’éthique déjà mise au cœur du G7 et du partenariat avec le Canada. Le gouvernement veut que les entreprise s’investissent dans la diffusion de l’UA à court terme, et l’Etat lui a déjà une équipe pour présenter les différentes briques IA dans les administrations.

Mais le bilan est le suivant :

  • La France ne sait pas retenir ses chercheurs, notamment à cause de salaires insuffisants
  • Trop de recherches peu ou pas exploitées, comme la robotique chirurgicale
  • Seulement 1,5 milliards investis ;
    • Irit Idan avait même précisé que l’investissement pour l’IA de la France et l’Allemagne équivalait tout juste à celui de Los Angeles
  • Besoin de plus de laboratoires de recherche
  • Nécessité de se concentrer sur l’Europe

Les meilleures start-ups de l’IA

Pour conclure ce sommet Start-up & Innovation, 6 start-ups ont été présélectionnées parmi 100 candidatures pour réaliser un pitch face à un jury.

Coup de cœur : Blue DME

Le premier est un éditeur de logiciel orienté sur la performance commerciale. Ils ont développé un Assistant Virtuel qui propose des recommandations en temps réel pour améliorer les retours, comme contacter le bon client au bon moment. Il se personnalise sur le collaborateur qui l’utilise comme sur le client.

Vainqueur : Prédictive

Il s’agit d’un outil d’aide à la recherche d’information pour les avocats. Par exemple, on peut l’utiliser pour estimer la réussite d’une affaire et ensuite pour rechercher toutes les affaires similaires à la nôtre et dont la décision de justice va dans notre sens pour trouver comment s’assurer de gagner.

Quand vous racontez vos rêves, si les gens ne rigolent pas, c’est que vous n’êtes pas assez ambitieux.