Hélène Hervagault 23 avril 2021

La prise de conscience des consommateurs en faveur d’une consommation durable

 

Depuis 1992, le développement durable est défini comme un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable (Insee, 2016). La notion de durabilité prend donc en compte ces trois piliers : économique, social et environnemental. Une solution économique mais non-respectueuse de l’environnement ne peut être considérée comme durable. Et inversement, une solution respectueuse de l’environnement mais non-économiquement viable ne peut être considérée comme durable. Et c’est là qu’entre en jeu toute la difficulté de la mesure de la durabilité d’un produit.

Le secteur agro-alimentaire est l’un des secteurs les plus pointés du doigt en termes de durabilité pour plusieurs raisons.

  • Pour l’aspect environnemental : ce secteur représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre mondiaux – entre 25% et 35% selon différentes études (Ritchie, 2021) – principalement en raison de la production (élevage, aquaculture, …) et de l’utilisation des terres.
  • Pour les aspects économiques et sociaux : les agriculteurs et exploitants agricoles, malgré de forts investissements personnels et financiers, peinent souvent à maintenir la rentabilité de leurs entreprises. Ce phénomène est notamment dépeint en 2019 dans le film Au nom de la Terre.

C’est pourquoi depuis plusieurs années, ce secteur est remis en question. Les consommateurs prennent conscience de l’impact de leur alimentation sur la préservation des ressources naturelles essentielles aux générations futures. Le souhait général est donc de faire tendre la consommation alimentaire globale vers plus de durabilité.

 

La mesure de la durabilité

 

Afin de mesurer la durabilité des produits du secteur agro-alimentaire, une analyse multicritère, fondée sur le principe de l’analyse du cycle de vie, est nécessaire. C’est pourquoi la plateforme MEANS (MulticritEria AssessmeNt of Sustainability) a été créée par l’INRA en 2012 et continue d’être améliorée depuis (Auberger, Van der Werf, Haese, Gesan-Guiziou, & Aubin, 2013) (INRAE, 2021) . Elle permet de mutualiser un ensemble de bases de données et d’outils de calcul, de façon à faciliter l’évaluation multicritère de la durabilité des systèmes agricoles et agro-alimentaires. Ce type d’analyse collaborative permet d’avoir un référentiel commun pour le calcul de durabilité et ainsi une comparaison juste des produits.

Ainsi, les phases du cycle de vie représentant les plus grandes pertes sont mises en évidence. Cela représente une base de réflexion pour le secteur agro-alimentaire afin de repenser ses processus, réduire le gaspillage tout au long de la supply chain, et mettre en place des systèmes de revalorisation des déchets – bien que la meilleure solution soit d’en produire le moins possible à l’origine. Ces évolutions peuvent être compliquées à mettre en œuvre dans son entreprise sans une aide extérieure impartiale. Chez Advents, nous avons les compétences pour intervenir à vos côtés et vous accompagner tout en gardant l’humain au centre des réflexions et changements.

C’est grâce à ce type de démarche, associée à la création de labels durables, tels ECOCERT ou DEMETER, que l’accès à l’information de la durabilité d’un produit va pouvoir s’améliorer pour les consommateurs finaux.

 

La durabilité, une problématique mondiale d’actualité

 

Comme le témoigne le plan « France Relance » présenté le 3 septembre 2020 par le premier ministre français, cette prise de conscience ne se joue pas qu’au niveau de l’individu. En effet, ce plan indique une ambition d’investissement pour la biodiversité, la lutte contre l’artificialisation et la transition agricole à hauteur de 2,5 milliards d’euros de la part de l’Etat.

La durabilité est donc bien au cœur des préoccupations mondiales actuelles et futures. La prendre en compte est donc l’un des défis de l’ensemble du secteur agro-alimentaire.