Léa Chlastacz 23 avril 2021

Dans un contexte général d’inquiétude grandissante pour la santé et l’environnement lié à des scandales alimentaires de plus en plus nombreux (vache folle dès 1986, grippe aviaire en 2003 et de retour en 2021, ou encore l’affaire Spanghero en 2013) les cas de maltraitance animale dans les abattoirs et poulaillers, et j’en passe, les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la provenance de leurs achats. Cette tendance est d’ailleurs vérifiée par l’étude Global Consumer Survey 2020 de PwC, qui indique que plus d’un quart des sondés cherchent à retracer l’origine des produits qu’ils achètent.

 

Un étiquetage clair et lisible

 

Les informations délivrées par l’étiquette sont soumises au règlement UE 1169/2011. Elles doivent obligatoirement indiquer : la dénomination de la denrée alimentaire, la liste des ingrédients et la déclaration des allergènes, la quantité de certains ingrédients, la quantité nette de nourriture, la date de durabilité minimale ou la date limite de consommation, le pays d’origine ou le lieu de provenance, le nom et l’adresse de l’exploitant du secteur alimentaire et une déclaration nutritionnelle. Cependant, les consommateurs se plaignent du manque de simplicité et de lisibilité des emballages. C’est ainsi que des app’ telles que Yuka – décryptant la composition des produits – parviennent à tirer leur épingle du jeu.

Pour gagner des parts de marché, la clarté et l’honnêteté des étiquettes sont donc devenues le nouveau cheval de bataille des marques. Un phénomène amplifié par d’autres préconisations légales, comme la loi de Santé de 2016, qui recommande la mise en place d’une information nutritionnelle claire, visible, et facile à comprendre pour tous par le biais du Nutri-Score.

 

Aller plus loin dans l’information

 

L’étiquette étant souvent trop petite pour être exhaustive, l’une des méthodes privilégiées par les marques pour être transparentes est l’apposition sur le produit d’un QR code permettant d’accéder à des informations précises sur la composition et la provenance du produit. Certains de nos clients, comme les huiles Costa d’Oro détenues par le groupe Avril, ont déjà mis en place des QR codes permettant de tracer la provenance et le lieu de pression des olives en intégrant un lien avec Google Street View.

Ces QR codes se fondent souvent sur la technologie Blockchain, qui permet de stocker et de transmettre des informations sous la forme d’une base de données. Elle permet de cartographier chaque étape du cycle de production en temps réel, de manière sécurisée et immuable. Dans une industrie aussi complexe que l’agro-alimentaire, avec de nombreux acteurs intervenant tout au long de la chaîne de valeur, la technologie Blockchain est un véritable adjuvant à la simplification du contrôle de conformité des produits.

Cette transparence à l’égard du consommateur peut se révéler être un atout de taille en cas de risque sanitaire causé par un produit dangereux. En effet, grâce à l’amélioration de la traçabilité des lots de production par le codage, les rappels sont ciblés plus finement et ce qui évite les pertes inutiles.

Cependant, la transparence totale a ses limites. Le consommateur ne veut pas être noyer dans un flot infini d’information. D’autant plus que la transparence sans l’authenticité et la durabilité d’un produit ne suffira pas à contenter le consommateur avisé et exigeant actuel. La transparence est une brique néanmoins nécessaire dans le marché actuel.